CARDIOLOGIE/L’électroporation : traiter la fibrillation atriale à l’aide d’une fleur

Notre équipe de Cardiologie a utilisé pour la première fois mi-juillet l’électroporation pour traiter des patients souffrant de fibrillation atriale. Notre établissement rejoint donc le club encore très fermé des hôpitaux mettant en œuvre cette nouvelle technique.  

Chaque année, plus de 300 patients bénéficient à Saint Joseph Saint Luc d’une intervention pour traiter leur arythmie notamment la fibrillation atriale. Il s’agit d’une arythmie liée à des contractions anarchiques et rapides du cœur. Cela se traduit par des sensations d’essoufflement, de fatigue et de palpitations pour le patient. Cette arythmie favorise la survenue d’AVC (20 à 30 % des AVC) et d’une insuffisance cardiaque. Et il s’agit d’une maladie fréquente qui touche près de 1% de la population générale.
La réponse à cette pathologie, après échec ou intolérance des médicaments, était jusqu’à présent une ablation thermique des tissus pathologiques soit par de la radiofréquence (brûlure des tissus) soit par cryoablation (froid intense).

Cathéter en forme de fleur
Depuis quelques jours, notre service de cardiologie met en œuvre un nouveau procédé : l’électroporation. Le cardiologue introduit un cathéter dans la veine fémorale jusqu’au cœur. Ce cathéter est muni de plusieurs électrodes et peut prendre la forme d’une fleur ou d’une bulle en fonction de la zone que l’on souhaite atteindre. Des impulsions électriques courtes de très haute intensité sont déclenchées pour détruire les tissus concernés.
Le patient peut dans certains cas être pris en charge en ambulatoire. « Pour nous, l’électroporation est un progrès essentiel dans la prise en charge des patients, souligne le Dr Benjamin Gal, cardiologue-rythmologue qui vient de lancer ce procédé au sein de notre hôpital. Elle permet des interventions plus rapides, moins de complications et des suites plus simples avec une récupération plus rapide pour les patients ».
Grâce au temps gagné avec cette technologie, il est possible de prendre en charge davantage de patients, de bénéficier aussi d’un profil de sécurité supérieur aux techniques conventionnelles (moins de complications, durées d’hospitalisation plus courtes), le tout sans perte d’efficacité. A ce jour, seuls trois établissements de la métropole lyonnaise ont recours à l’électroporation.  

Au sein de notre hôpital privé à mission de service public, ces interventions sont effectuées sans dépassements d’honoraires et sans reste à charge pour les patients.